Page:Volterra - Henri Poincaré l'oeuvre scientifique, l'oeuvre philosophique, 1914.djvu/192

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à mettre en doute la validité absolue de ce principe. On le considérait comme une loi naturelle fondamentale et on se préoccupait beaucoup plus d’en déduire les conséquences, singulièrement riches d’ailleurs, que de le concilier avec les autres parties de la science, avec la dynamique et les théories moléculaires, par exemple.

L’opinion générale considérait ces dernières théories comme trop fantaisistes et trop hypothétiques pour qu’on pût songer à fonder sur elles une démonstration d’un principe déduit directement de l’expérience et en si parfait accord avec elle. Le succès de la démonstration eût semblé tout au plus apporter un argument en faveur des hypothèses faites, et toute contradiction entre elles et le principe, fût-ce dans un domaine inaccessible à l’expérience, eût entraîné leur condamnation. Aussi bien étaient-elles excommuniées déjà au nom des saines doctrines philosophiques. Nous sommes aujourd’hui bien loin de ce point de vue puisque l’expérience elle-même est venue limiter la validité du principe de Carnot et en même temps élever les hypothèses moléculaires au rang de véritables principes.

Il avait été fait cependant, à cette époque, une remarquable tentative par Helmholtz pour