Page:Volterra - Henri Poincaré l'oeuvre scientifique, l'oeuvre philosophique, 1914.djvu/236

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Maxwell ne cherche pas, remarque Poincaré, à construire un édifice unique, définitif et bien ordonné ; mais, plutôt, il élève un grand nombre de constructions provisoires et indépendantes, entre lesquelles les communications sont difficiles, sinon impossibles. On cessera de s’étonner de ces discordances si l’on comprend bien quel est le but du physicien anglais et quel est le résultat auquel ont abouti ses travaux. Maxwell se demande si certains phénomènes électriques comportent une explication mécanique ; pour qu’ils en admettent une, il faut et il suffit que les mouvements par lesquels ils se manifestent puis-sent être définis au moyen de certaines équations différentielles, dont les variables sont des paramètres accessibles à l’expérience, et dont la forme est celle que prévoit la mécanique rationnelle. Peu importe la nature des paramètres pourvu que les équations soient des équations de Lagrange. — Ayant ainsi posé le problème, Maxwell arrive à démontrer que si un phénomène comporte une explication mécanique, il en comportera une infinité d’autres ; pour le théoricien, d’ailleurs, toutes ces explications sont équivalentes ; elles ont la même valeur.

Ces considérations mettent en évidence la part de convention qu’il y a au fond des théo-