Page:Volterra - Henri Poincaré l'oeuvre scientifique, l'oeuvre philosophique, 1914.djvu/253

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des forces centrales n’est plus celle de nos contemporains. Une nouvelle physique, une nouvelle mécanique se sont constituées, qu’il est nécessaire d’examiner et de critiquer à leur tour.

En quoi consiste la transformation qui commença à s’opérer dans la science dès le début du siècle dernier ?

« On renonça — dit Poincaré — à pénétrer dans le détail de la structure de l’univers, à isoler les pièces de ce vaste mécanisme, à analyser une à une les. forces qui les mettent en branle, et on se contenta de prendre pour guides certains principes généraux qui ont précisément pour objet de nous dispenser de cette étude minutieuse.[1] » Ces principes admis a priori sont, par exemple, le principe de la conservation de l’énergie, le principe de Carnot, le principe de la relativité. Que valent-ils au regard du raisonnement et devant l’expérience ?

Nous pouvons raisonner sur ces divers principes comme nous l’avons fait plus haut à propos du principe de relativité[2] et de la loi

  1. La Valeur de la science, p. 175.
  2. L’étude critique du principe de relativité pose une question délicate dont Henri Poincaré a fait une étude spéciale (Mémoire présenté au Congrès de philosophie, 1900, et Science et hypothèse, chap. VII). Ce principe, en effet, se heurte à d’assez