Page:Von Kotzebue - Souvenirs de Paris en 1804, tome 1.djvu/137

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

SOUVENIRS

quel il parlait aux garçons, et le son de cette même voix qui se fit entendre douze à quinze fois pour demander les mets les plus succulens et les plus recherchés, ce qui faisait présumer un gourmand intrépide et connaisseur, attirèrent sur lui l’attention de l’assemblée. Tout-à-coup mon jeune commerçant pousse un cri de surprise, et dit à son ami : Eugène, veux-tu voir un mauvais sujet qui, avec fort peu de talent, est parvenu, à force de flatteries, d’intrigues, et de bassesses, à faire parler de lui, et à se faire passer, aux yeux des sots, pour un homme d’importance ?- J’ai vu tant de gens réussir par les mêmes moyens, qu’il me semble bien difficile d’en distinguer un dans la foule ; mais qu’importe, je le veux bien. Où est-il ? « Derrière toi ; regarde un peu à gauche... Comment, tu ne vois pas cet homme seul à une table, qui mange comme un glouton, et dont la figure pourrait servir de modèle parfait à