Page:Von Kotzebue - Souvenirs de Paris en 1804, tome 1.djvu/177

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158 SOUVENIRS ne s’en apercevait pas, parce que l’on ne considérait qu’elle-méme. L’amabilité, la modestie, un charme inexprimable, sont les trois graces qui président à sa toilette. Qu’il soit donc question de sa beauté pour la dernière fois. Ce charme, cet enchantement, comme on voudra l’appeler, est sans contredit beaucoup plus que la beauté. Je connais une autre dame qui, comme madame Récamier, réunit dans ses traits cet air qui attire tous les hommages... Le respect m’empêche de la nommer ( I ). Personne comme madame Récamier ne sait faire les honneurs de sa maison ; il règne chez elle un ton décent sans être forcé. Elle reçoit plusieurs des principaux fonctionnaires de l’état, des étrangers de distinction, des poètes, des savans et des artistes. Quoiqu ’habituée au rôle brillant qu’elle joue dans le grand monde depuis plusieurs années, elle parait d’abord

(I) M. Kotzebue, vous ne voyez donc pas que vous dites l’injure la plus grossière à madame Récamier, tout en voulant faire son éloge ?