Page:Von Kotzebue - Souvenirs de Paris en 1804, tome 1.djvu/52

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PARIS

on ne peut rien dire de nouveau sur les beautés naturelles de ce pays, mais on aurait peut-être mieux fait de n’en pas parler du tout. Car, soyons francs, y a-t-il une description d’un beau pays, fût-ce un chef-d'œuvre, qui vous ait présenté une image fidèle de ce que vous éprouvez en vous trouvant sur les lieux ? Je pense que non. On peut, à la vérité, me dépeindre sur la gauche un lac dont les bords sont parsemés de jolies maisons de plaisance ; me montrer à droite la chaîne du Mont-Jura ; dans le fond, le Mont-Blanc, etc. ; on peut se servir pour cela d’expressions poétiques, mais on ne produira jamais à mon imagination qu'un tableau confus, qui ne m’offrira que des objets vagues manquant d’ordonnance et d’harmonie. Voilà pourquoi je suis l’ennemi de toutes ces descriptions. Il faut voir la Suisse pour la connaître, comme il fàut entendre un concert pour le comprendre. Je compare celui qui veut me représenter un pays avec des paroles ou des mots, à l’homme