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SOUVENIRS

un lieu semblable. Cette maison appar- tient à je ne sais quel négociant ; mais il a prouvé son respect pour Voltaire en conservant sa chambre à coucher telle que ce grand homme l’a laissée. On y voit encore son lit avec les rideaux de soie jaune, le portrait de Lekain, celui de Frédéric le grand, de la czarine Catherine, et beaucoup d’autres. On voit encore dans une niche l’urne qui renfermait son coeur, avec cette inscription  : Je suis content, car mon coeur reste avec vous. Dans une des chambres voisines on conserve le billard sur lequel il avait coutume de jouer. Enfin j’ai vu dans cette maison un respectable ecclésiastique qui eut le bonheur de vivre avec Voltaire pendant les neuf dernières années de sa vie. Il m’est impossible de rendre ce que j’éprouvai en voyant cette figure vénérable. Je terminerai ici mes réflexions sur la Suisse ; sans doute, ma chère amie, vous ne leur reprocherez pas d’être trop longues. Si jamais je visite ce pays à