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seau ne vient interrompre le mugisse- ment sourd et effrayant des eaux qui se précipitent du haut des rochers ; des marais fangeux entourent chaque petit coin de terre labourable que l’industrie des habitans semble avoir dérobé à la na ture sauvage. En sortant de Nantua, on voit sur la cime des montagnes de vieux châteaux ruinés, des crevasses et des cavernes profondes, où les hommes ne peuvent arriver que par le moyen des échelles. C’est là que le cultivateur hardi va planter la vigne sur un roc à peine re couvert de quelques pouces de terre, et ose même construire une cabane qui de loin semble suspendue comme par miracle, et fait trembler le passant. En sortant de derrière une masse de rochers couverts d’une sombre forêt de sapins, la nature ménage au voyageur le spectacle le plus magnifique ; il entre tout-à-coup dans une vallée agréable ; de tous côtés de petits torrens s’échappent, et viennent se jeter dans une rivière qui serpente dans de vastes prairies. C’est à