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forts de Metz à Strasbourg, il fallut demander au 1er corps d’en envoyer du Rhin sur la Sarre. On avait, d’ores et déjà, renoncé au dessein d’envahir l’Allemagne du Sud ; la flotte avait pris la mer, mais sans avoir à bord son corps de débarquement.

En Allemagne on avait été surpris de voir éclater une guerre, mais on y était préparé. On avait prévu un conflit à courte échéance.

Après que l’Autriche eut été exclue de la Confédération germanique, la Prusse en avait pris seule la direction ; elle avait préparé une union plus intime avec les États de l’Allemagne du Sud. Le sentiment de solidarité nationale s’était fait jour de nouveau ; il trouvait son plus ferme appui dans. le patriotisme de la population tout entière.

Chaque année la mobilisation de l’armée de la Confédération du Nord avait été élaborée à nouveau et adaptée à la situation du moment ; toutes les dispositions la concernant étaient prises en commun par le ministère de la guerre et le grand état-major. Toutes les autorités civiles et militaires étaient tenues au courant des choses qu’il importait qu’elles sussent. De plus, les chefs d’état-major des États du Sud étaient venus à Berlin, et dans des conversations intimes on était tombé d’accord sur certains points essentiels. Il était entendu que le Sud, pour la défense spéciale de tel ou tel secteur, de la Forêt-Noire, par exemple, ne pourrait compter sur l’assistance de la Prusse, qu’au contraire l’Allemagne du Sud se protégerait le mieux en procédant offensivement en Alsace, depuis le cours moyen du Rhin, et que cette offensive, le gros des forces allemandes, concentré dans cette région, pourrait vigoureusement la soutenir. Et la meilleure preuve que les gouvernements de la Bavière, du Wurtemberg, de Bade, de la Hesse avaient pleine con-