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Page:Von Moltke - La Guerre de 1870.djvu/19

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laps de temps relativement court et les exécuter avec toute la résolution désirable, c’est là tout ce que l’état-major général saurait faire.

Le fait que les troupes françaises avaient été mises en marche sans que leur mobilisation fût terminée, — mesure fort grave en elle-même, — semblait indiquer qu’on voulait attaquer par surprise, avec les forces disponibles dès le début et de la sorte peut-être numériquement supérieures, l’armée allemande au moment où elle effectuait sa concentration.

Malgré cela le grand état-major ne renonça pas à son dessein de faire cette première concentration de suite au delà du Rhin. Il est vrai que pour les corps d’armée de la deuxième et de la troisième armée, le transport des troupes par les voies ferrées devait s’arrêter au Rhin même ; de là les régiments s’avanceraient par marches successives de cantonnements en cantonnements : ceux-ci, sur la rive gauche du fleuve, avaient été fixés d’avance. Une fois rendus là, les échelons arrivés les premiers ne devaient s’avancer qu’autant qu’il faudrait pour donner à ceux qui suivaient l’espace nécessaire, en premier lieu jusqu’à la ligne de Bingen-Durkheim-Landau. On ne devait continuer la marche vers la frontière que quand les divisions tout entières et les corps d’armée complets se trouveraient réunis, et cette marche devait se faire de telle sorte qu’à tout moment on fût prêt à tenir tête à l’ennemi.

La concentration de la première armée semblait moins exposée au danger d’être interrompue. Celle-ci s’avançait en effet, couverte par des territoires neutres et par les garnisons de Trèves, de Sarrelouis et de Sarrebruck, laissées comme avant-garde sur la Sarre.

Dès les premiers jours du mois d’août, la première ar-