Page:Von Moltke - La Guerre de 1870.djvu/209

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SORTIE DE METZ SUR BELLEVUE. 201 réunit le 10, fut d’avis qu’en continuant la résistance, l’armée du Rhin rendait à la patrie le plus grand service que celle- ci pouvait attendre d’elle en retenant encore sous Metz UDG armée ennemie. _ A ce moment—là le maréchal envoya le général Boyer pour négocier avec le grand quartier général, aVersailles; mais il avait pour instructions d’obtenir que l’armée se retiràt sans déposer les armes et de refuser péremptoire- ment les conditions de la capitulation de Sedan. Or l’état-major allemand n’ignorait nullement quelle était la situation dans Metz. Journellement le nombre des soldats français qui se laissaient prendre de leur plein gré, en allant déterrer des pommes de terre, allait en augmen- tant. On avait appris que des désordres avaient éclaté dans la ville, que des soldats avaient pris part à ces attroupe- ments et que le général en chef avait eté sommé de recon- naitre la République. L’impératrice ayant déclaré à son tour qu’elle ne consentirait jamais à une cession de territoire, il ne pouvait pas être question de négocier, au point de vue politique, avec le général en chef de l’armée du Rhin. Le 20 octobre, la place cessa de fournir des vivres à l’armée, et les troupes ne mangeaient plus guère que du cheval. Au début, l'effectif en chevaux avait eté de 20000; chaque jour il diminuait de 1000 bêtes. Le manque de pain et de sel constituait pour les hommes la privation la plus dure. De plus, le sol argileux était détrempé au point que le séjour dans les camps en devenait impossible. Apres que les négociations entamées à Versailles eurent été rompues, un conseil de guerre, réuni le 24, reconnut que la nécessité s’imposait d’en entamer de nouvelles avec le général commandant en chef l’armée dinvestissement. Les premières entrevues n’aboutirent point, le maréchal