Page:Von Moltke - La Guerre de 1870.djvu/269

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L’ARMÉE ESSAYE DE FORCER LE BLOCUS. 261 àcouvert. Plusieurs bataillons ennemis, qui, à. 3 heures, se ‘ portèrent en avant. pour attaquer de nouveau Villiers, furent facilement repoussés, et à 5 heures la lutte prenait fin. Seule, l’artillerie de campagne et de place francaise continua à. tirer jusqu’à ce qu’il fit nuit noire. Dans le courant de la journée le général Ducrot avait été avisé que l’arméc de la Loire était en marche sur Fontaine- bleau, et dès lors il résolut de tenir plus longtemps sur ses positions à l’exterieur de Paris. Dans la nuit du 2 au 3 décembre on ravitailla les troupes, on procéda au remplacement des munitions pour les batte- ries et on compléta leurs attelages. Mais rien n’indiquait qu’il allait venir des secours du dehors. Les troupes étaient absolument épuisées par les luttes qu’elles avaient soute- nues et qui leur avaient coûté beaucoup de monde, et le genéral en chef craignait, avec raison, d’être culbuté dans la Marne par les troupes intactes de l’adversaire. En con- séquence, il donna l’ordre de commencer la retraite, tout en E informant les troupes qu’on renouvelierait l’attaque dès — qu’elles seraient mieux aguerries. Peu après minuit, les divisions furent massées derrière les avant-postes; on_ fit rentrer d’abord les convois de l’arméc et à midi les troupes purent à leur tour franchir les ponts de Neuilly, Bry et Joinville. Une seule brigade resta sur la rive gauche afin de protéger ces derniers. On sut habilement cacher la retraite en faisant diriger des attaques contre les avant-postes ennemis. Dès l’aube, des batteries françaises avaient ouvert le feu au Plant et à Bry et, gràce à un épais brouillard, les Allemands ignorè- rent absolument la retraite de l’armée ennemie. Le général de Fransecky fit prendre leurs formations de combat aux divisions wurtembergeoise et saxonne à Cœuilly