Page:Von Moltke - La Guerre de 1870.djvu/27

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détruit, mais les tirailleurs franchirent le cours d’eau à gué et pénétrèrent à 7 heures du matin dans la ville, qui n’était pas occupée par l’ennemi.

On se rendit bien vite compte qu’on avait, en face de soi, des ennemis en grand nombre occupant une forte position.

Les vastes prairies de la Sauer se trouvent partout commandées, à bonne portée, depuis le rebord droit de la vallée et les Français allaient forcément pouvoir tirer tout le parti possible de leur fusil Chassepot à longue portée. Sur la rive opposée du cours d’eau, le terrain était couvert de vignobles et de houblonnières qui offraient de grands avantages aux défenseurs.

Le combat engagé près de Wœrth fut interrompu au bout d’une demi-heure à peine ; mais comme de part et d’autre l’artillerie y avait pris part, la division bavaroise de Hartmann crut le moment venu d’intervenir et, se portant en avant depuis Langensulzbach, elle engagea bientôt un combat fort vif avec l’aile gauche des Français. De leur côté, ceux-ci avaient attaqué, à leur aile droite, le village de Gunstett, où ils se heurtèrent au XIe corps qui marchait en avant.

Le Ve corps posté en face de Wœrth engagea dès lors la bataille au nord comme au sud, et il semblait indispensable d’occuper sérieusement l’adversaire au centre afin de l’empêcher de se jeter avec toutes ses forces sur l’une ou l’autre des deux ailes.

L’artillerie reçut l’ordre de se porter en avant et à 10 heures 108 bouches à feu allemandes avaient ouvert le feu sur le bord est de la vallée de la Sauer.

Des détachements d’infanterie passèrent la rivière à gué, ayant de l’eau jusqu’à la poitrine ; mais ce mouvement