Page:Von Moltke - La Guerre de 1870.djvu/363

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BATAILLE DU MANS. 355 Le terrain qui restait a parcourir au X° corps était fort avantageux pour l’ennemi. Les tirailleurs trouvaient des couverts excellents derrière les fossés et les levées de ` terre; les fermes et les parcelles boisées offraient de so- lides points d’appui au défenseur. On ne put d’abord mettre en position, en face de l’artillerie française, que huit pieces ; malgré tout, quatre bataillons westphaliens et brunswickois refoulèrent, sans s’arréter, les Français et arrivèrent au Point-du-Jour, a la tombée de la nuit. Ils ne s’arrétèrent qu’au chemin des Bœufs, en avant des Mortes- Aures. La, plusieurs rangées superposées de tranchées- abris permettaient à l’ennemi de battre tout le terrain de ses feux roulants. La lutte, pendant quelque temps, resta indécise, mais bientôt les Allemands commencèrent à progresser it l’aile gauche. Le ·l°' bataillon du 17° régiment se jeta sur l’en- nemi ; celui-ci ouvrit, il est vrai, son feu sur lui presque à bout portant, mais immédiatement il se déroba en rétro- I gradant dans la foret. Quand ils entendirent, au Point·du- Jour, les tambours du l" bataillon du 56" battre la charge, les Français ramenèrent leurs mitrailleuses et abandon- nèrent les Mortes-Aures. ` Le général commandant le corps d’armée avait donné l’ordre à ce bataillon de mettre fin à la lutte en chargeant l’ennemi it la baïonnette. Le capitaine de Monbart le mena en avant, en rangs serrés, au pas de charge, toutes les fractions de troupes se trouvant a proximité se joignirent àlui et, malgré un feu·très vif ouvert depuis la forêt, on atteignit la Tuilerie à 8 heures et demie. La, la 40* brigade ' A se déploya, tandis que la 37* prit position en avant de Mul- sanne, prète à la soutenir. L’ennemi disparut au milieu des ténèbres. On entendit le roulement continu des voi-