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BATAILLE DE SAINT-QUENTIN.

offraient un champ de tir libre et permettaient de tenir abritées les troupes tenues en réserve. La Somme, il est vrai, séparait son armée en deux tronçons ; mais le pont de Saint-Quentin leur permettait de se prêter un mutuel appui. L’adversaire aussi était posté sur les deux bords de la rivière et le genéral français, enfin, avait, en comptant les brigades Isnard et Pauly qui venaient de le rejoindre, a opposer 40 000 hommes à un ennemi plus faible. De fait les Allemands, en comptant absolument tout leur monde, étaient au nombre de 32 580 combattants, dont tout près de 6 000 cavaliers.


BATAILLE DE SAINT-QUENTIN


19 janvier. — Pour le 19 le général de Gœben avait ordonné d’attaquer sur toute la ligne.

Sur la rive sud de la Somme le général de Barnekow s’avança, tout en occupant Seraucourt, avec la 16e division et la 3e division de réserve de Jussy par Essigny, la 12e division de cavalerie se portant en avant sur la route qui montait de la Fère.

Les colonnes françaises étaient encore en marche pour aller occuper leurs positions, tournant le dos à la ville ; mais Grugies était déjà occupé par un de leurs détachements. Tandis que la 32e brigade se déployait au nord d’Essigny et que la division de réserve faisait halte en arrière de cette localité, la 31e brigade se porta en avant sur Grugies, à 10 heures moins le quart.

Cette brigade, avançant de la sorte a l’attaque, se vit prise en flanc, à. gauche, par la brigade française de Gislain, qui dans l’intervalle avait occupé Contescourt et