Page:Von Moltke - La Guerre de 1870.djvu/397

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BATAILLE DE SA_INT-QUENTIN. 389 Dès 4 heures, le général Faidherbe s’était rendu compte que sans nul doute le 23° corps ne parviendrait pas à tenir tète aux Allemands. Dès lors, il ne lui restait que deux partis à prendre: battre en retraite pendant la nuit ou se laisser enfermer dans Saint-Quentin. Il n’avait pas encore pris de résolution quand il fut rejoint, dans la ville, par le général Lecointe. Celui-ci lui annonça qu’il avait renoncé a continuer la lutte sur la rive sud. Grâce a la resistance que le 23° corps faisait encore aux Allemands sur la rive nord, le 22** avait pu commencer sa retraite sur le Gateau sans ètre inquiété. Le genéral en chef envoya l’ordre au général Paulze d’Ivoy de se retirer dans la même direction; mais celui-ci n’en eut connaissance qu’a 6 heures du soir, alors que les brigades de l’aile gauche — Pauly et Michelet- s’étaient déja, de leur propre initiative, mises en marche sur Cam- brai. Donc plus les deux brigades qui restaient, mettaient d’acharnement à défendre le faubourg Saint-Martin, plus l’issue de la lutte devait ètre fatale pour elles. Prises à re- vers par les bataillons du colonelde Bœcking, la plus grande partie de ces troupes fut faite prisonnière. Le 41* régiment prit à lui seul 54 ofüciers, 2260 hommes et 4 pièces; le général Faidherbe ne put s’échapper qu’avec l’aide de quelques habitants. . La lutte prit fin à. 6 heures et demie du soir, et les trou- pes allemandes furent cantonnées dans la ville et dans , les villages qu’elles venaient de conquérir. Cette victoire, remportée non sans peine, leur coûtait 96 officiers et 2 hommes. On trouva sur le champ de ba- taille 3 000 Français blessés ; on avait fait prisonniers plus de 9 000 d’entre eux qui n’avaient aucune blessure. Théoriquement, toute victoire doit ètre suivie immédia-