Page:Von Moltke - La Guerre de 1870.djvu/44

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à la troisième armée, tandis que la deuxième suivrait celles de Saint-Avold à Nomény, et les autres situées plus au sud ; quant à la première, elle prendrait la route de Sarrelouis aux Étangs ; cette dernière armée s’avançait donc dans la direction de Metz.

Les divisions de cavalerie qui reconnaissaient le terrain, fort loin en avant du front de l’armée, annonçaient que sur toute la ligne l’ennemi rétrogradait. Elles poussèrent jusque sous Metz et des deux côtés de la place s’étendirent au delà de la Moselle. Elles y trouvèrent des fractions du corps de Canrobert que l’on s’était tout de même décidé à faire venir de Châlons, et les contraignirent à rebrousser chemin. Mais, en même temps, tous les rapports fournis par ces divisions portaient qu’en avant de Metz des masses de troupes fort considérables campaient sous la tente.

De ce fait, on pouvait tout aussi bien conclure que l’adversaire continuait à battre en retraite ou bien qu’il était dans l’intention de prendre l’offensive en se jetant sur l’aile droite de l’armée ennemie, au moment où, pour lui faire franchir la Moselle, l’état-major ne pourrait se dispenser de l’isoler de l’aile gauche.

D’ordinaire, le généralissime et son état-major se contentaient de donner aux armées des directives générales et de s’en remettre, pour l’exécution de détail, aux généraux en chef de chacune d’elles. Mais, dans la situation telle qu’elle se dessinait en ce moment, on crut qu’il était nécessaire de régler, d’après un plan défini, par des ordres directs, les mouvements de chacun des corps d’armée. Aussi le quartier général de Sa Majesté fut-il, le 11 août, transféré à Saint-Avold, en première ligne, en un point central entre la première et la deuxième armée, de façon à pouvoir en temps opportun intervenir immédiatement auprès