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Page:Von Moltke - La Guerre de 1870.djvu/444

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436 LA GUERRE DE 1870. ' Les forts, armés de 143 pièces de gros calibre, ripostèrent vigoureusement; le lendemain, les Allemands ne purent ouvrir le feu que dans l’après-midi, le temps ayant été cou- vert le matin. Mais les Français avaient évacué le terrain s’étendant en avant des forts, et les avant-postes de la garde royale et du lV° corps furent portés à Villetaneuse et à ~ Temps-Perdu. De nuit, les batteries d’attaque dirigeaient le feu sur ` Saint-Denis; on cherchait le plus possible à ménager la. cathédrale; en ville, plusieurs incendies éclatèrent. Le bombardement ayant été mené vigoureusement, l’ar- tillerie du défenseur se trouva, dès le 23, à peu près réduite au silence. Celle de la Briche ne tirait plus du tout; les deux autres fo1·ts fournissaient de temps en temps encore une salve. I Dans la nuit du 25 au 26, quatre batteries furent trans- ferées en avant à la distance, les uns de 1200, les autres de 1 800 mètres des ouvrages principaux. On put alors procé- der à Pattaque par siège; on construisit une série de nou- velles batteries; mais celles-ci n’eurent plus besoin d’ouvrir le feu. _ Six jours de bombardement avaient suffi pour produire l’eh`et voulu. - Les forts avaient souffert d’une manière extraordinaire. C’est que sur ce front ils n’avaient pas, comme c’était le cas pour celui du Sud, l’appui très solide du corps de place si- tué en arrière; ils ne possédaient pas, en outre, d’abris à. l’épreuve de la bombe. Les obus perçaient les traverses creuses provisoires; les poudrières menaçaient de sauter à tout moment et la garnison ne savait plus où s’abriter. Les habitants de Saint-Denis s’enfuyaient en foule à. Paris; les ouvrages étaient endommagés au point qu’ils n’étaient