LES OPÉRATIONS DE L‘ARMÉE DU SUD. 443 Le plus difficile était de les faire vivre et, des le début, la 8** brigade dut rester en arrière, afin de garder le tronçon du chemin de fer de Tonnerre à Châtillon par Nuits, ex- trêmement important, jusqu’a ce qu’on pût établir les li- gnes d`approvisionnement par Épinal. Le jour même du départ, l’avant-garde du Vll° corps eut à soutenir un engagement en avant de Langres. Une frac- tion de la garnison,fo1·te de 15000 hommes en tout, fut re- foulée dans la place en perdant un drapeau; mais il fallut bien se décider à laisser un détachement en observation devant cette ville. Il constituait dailleurs un rideau der- rière lequel le lendemain tout le corps passa devant la place, tandis que le II° se portait en avant, jusque sur l’Ignon. Dans lanuit du 15 au 16 janvie1·, le temps changea. On avait eu jusqu’a 14 degrés de froid; maintenant, ilpleuvait et il ventait. Au—dessus de la couche de verglas qui cou- vrait les chemins, il y en avait une autre d'eau, et ce fut au prix des plus grandes fatigues que le VIl° corps parvint à Prauthoy et le lI°, après avoir appuyé à gauche, à Moloy. Le 18, l’aile gauche s’avança dans la direction du sud- est sur Frettes et Champlitte, l’aile droite se réunit aux alentours d’ls-sur-Tille et son avantgarde, fournissant une marche de 50 kilomètres, atteignit les ponts de Gray. Sur le flanc et les derrières des deux corps avaient eu lieu de petits engagements, mais on avait réussi a franchir le pla- l teau de Langres, ce qui n’était pas chose facile, et l’on se trouvait dans la vallée de la Saône, bien cultivée. " Déja, le général de Manteuffel était informé de la bonne tournure qu’avait prise la bataille pendant le premier jour, de lutte sur la Lisaine. Des dépêches télégraphiques que le général de Werder lui envoya plus tard lui permirent de discerner que tres probablement l’armée française de l’est
