Page:Von Moltke - La Guerre de 1870.djvu/51

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des différents chefs présents sur le champ de bataille s’y révéla brillamment ; cet esprit de solidarité leur faisait prendre, de leur propre initiative, la résolution d’accourir immédiatement au secours les uns des autres.

On devra attribuer à l’artillerie une part prépondérante au succès de la journée. Elle avait pris les devants et soutenait de la manière la plus efficace les avant-gardes qui, avant même que le gros des divisions eût eu le temps d’entrer en ligne, étaient parvenues à refouler complètement les Français hors de la position qu’ils occupaient en avant de Metz et à les contraindre d’aller s’abriter derrière les ouvrages de la place.

L’ennemi ayant sous la main cette place de refuge, les Prussiens ne pouvaient forcément conquérir des trophées après la victoire de Colombey-Nouilly, mais le généralissime n’en avait pas moins le droit de s’en déclarer satisfait. En effet, le mouvement de retraite de l’ennemi avait été interrompu et l’on avait gagné toute une journée pour faire franchir la Moselle à la deuxième et à la troisième armée.


15 août. — Le 15, de très grand matin, la cavalerie allemande s’était avancée au trot jusque sous les remparts de Metz. À l’est de la place, elle ne trouva plus d’ennemis. Quelques obus, lancés sur la rive gauche de la Moselle, portèrent le trouble dans le grand quartier impérial établi à Longeville.

Le roi Guillaume s’était rendu à cheval au milieu de la première armée. De l’autre côté de la place, on voyait s’élever d’énormes nuages de poussière ; il n’y avait pas à en douter, les Français avaient commencé leur retraite et, dès lors, la deuxième armée fut autorisée à faire franchir la Moselle à tous ses corps d’armée.