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rèrent trois fois, trois fois ils se virent hors d’état de s’y maintenir, car le maréchal Bazaine, de son côté, avait considérablement renforcé sa position en avant de Rezonville.

Sur ce point les Français prirent l’offensive à leur tour ; mais battus par le feu bien pointé de l’artillerie prussienne, ils ne parvinrent pas non plus à prendre pied sur cette hauteur et durent revenir en arrière. Dans la suite on fit de part et d’autre, et cela à différentes reprises, des retours offensifs de peu d’importance, ils échouèrent tous grâce au feu efficace de l’adversaire. D’une manière générale, la lutte, à l’aile droite, avait subi un temps d’arrêt.

À l’aile gauche, deux divisions françaises s’étaient retirées devant quelques bataillons prussiens intacts qui s’avançaient et avaient évacué les bois de Tronville. On ne peut s’expliquer ce fait que par l’impression que produisit sur le maréchal Bazaine la nouvelle que des troupes ennemies se montraient sur son flanc droit à Hannonville.

C’étaient les régiments de la brigade de Wedell[1] qui, se conformant aux instructions données primitivement, s’étaient avancés dans la direction d’Étain et avaient reçu à midi, étant à Saint-Hilaire, l’ordre de se porter sur le champ de bataille.

Le général de Schwartzkoppen[2] suivit la grande route de Mars-la-Tour, afin de prendre l’ennemi en flanc ou à revers. Dans l’intervalle, les Français avaient étendu leur aile droite, considérablement renforcée, jusqu’à la dépression vallonnée à l’ouest de Bruville. Là, ils avaient massé trois divisions de cavalerie.

Quand donc le général de Wedell procéda à l’attaque en s’avançant des deux côtés du village de Tronville

  1. La 29e (1re de la 15e division, VIIIe corps). (N.d.T.)
  2. Commandant la 19e division (1re du Xe corps). (N.d.T.)