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Page:Von Moltke - La Guerre de 1870.djvu/9

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LA
GUERRE DE 1870

I


Le temps n’est plus où, dans un intérêt dynastique, on voyait entrer en campagne des armées peu nombreuses composées de soldats qui n’avaient d’autre profession que le métier des armes. Ces armées prenaient une ville, conquéraient un territoire, puis elles s’établissaient dans leurs quartiers d’hiver ou bien encore on concluait la paix.

À notre époque, la guerre appelle aux armes les nations tout entières ; à peine s’il est une famille qui n’ait à l’armée un de ses enfants ; les ressources financières de l’État sont complètement absorbées par la guerre, et l’hiver a beau succéder à l’été, les belligérants n’en continuent pas moins leur lutte incessante, acharnée.

Tant que les nations vivront d’une existence propre et distincte, il s’élèvera entre elles des contestations qui ne pourront être vidées que les armes à la main. Seulement il est permis d’espérer que les guerres, pour être devenues plus terribles, seront de moins en moins fréquentes.