Page:Von Moltke - La Guerre de 1870.djvu/93

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frontière d’Espagne avait servi de noyau ; on le compléta avec quatre régiments d’infanterie de marine, des troupes d’élite. Cette armée comprenait en outre deux divisions de cavalerie. Il y avait, de plus, à Châlons 18 bataillons de gardes mobiles ; mais le général Trochu, qui venait d’être nommé au poste de gouverneur de Paris, dut les ramener dans cette ville : ils avaient donné de telles preuves d’indiscipline qu’on ne pouvait guère songer à les mener à l’ennemi.

L’empereur était arrivé à Châlons, et avait remis au maréchal de Mac-Mahon le commandement supérieur de l’armée qu’on venait de former. Au quartier général français, on devait supposer que le maréchal Bazaine opérait sa retraite après avoir quitté Metz.. En portant l’armée de Châlons jusqu’aux environs de Verdun, on pouvait en peu de jours réunir les deux armées et constituer de la sorte une masse capable de tenir tête à l’ennemi jusqu’alors victorieux. Mais, d’autre part, le maréchal de Mac-Mahon avait à se préoccuper de la défense de Paris, et l’apparition de l’armée du prince royal de Prusse sur la Meuse constituait tout autant une menace pour la capitale que pour son aile droite à lui.

Avant de pouvoir se décider pour la marche en avant ou la retraite sur Paris, il fallait être fixé sur la direction qu’aurait prise le maréchal Bazaine.

Le 18, arriva un rapport émanant de lui, et portant que, dans une bataille livrée à Rezonville, il s’était maintenu dans ses positions, mais qu’avant de faire marcher ses troupes, il fallait les pourvoir de munitions et de vivres. Dès lors, il n’y avait que trop lieu de craindre que, d’ores et déjà, les communications avec l’armée du Rhin ne fussent menacées, et le maréchal de Mac-Mahon résolut de mar