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Page:Vontade - La Lueur sur la cime.pdf/127

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contrerait ce soir, dans une maison où vous dînez ensemble.

– Chez les Audichamp ?… Son spleen l’empêche de venir me voir, mais elle a averti madame d’Audichamp de son retour, elle dîne chez elle. Avouez que si on avait l’amitié susceptible…

— Cela cesserait d’être de l’amitié : l’amitié ne vit que de liberté, d’égalité et de tolérance.

— Eh bien, malgré l’infamie de ses procédés, je suis heureuse de revoir cette mauvaise personne. D’abord, j’ai à lui dire des tas d’histoires, à lui demander des conseils. Vous vous souvenez qu’à Bayreuth elle m’a délégué ses pouvoirs sur ses pauvres ? Je viens de voir une famille qui l’intéresse particulièrement et au sujet de laquelle je suis perplexe : les Dalizes… Vous les avez aidés aussi ; ils parlent de vous avec une reconnaissance !…

— Je me suis occupé d’eux, il y a quelques années. Où en sont-ils ? Comment va le père ?

– Pitoyablement. J’ai de la peine à leur faire le bien que je voudrais. Ils sont irritables, un peu vaniteux… Je n’ose jamais leur poser une question ; ça les offense.

— Que faites-vous pour eux ?

— Mais que puis-je faire ? je leur donne de l’argent. Ça réussit mal… J’ai beau être douce, chaque mot que je dis semble les fâcher. Comprenez-vous pourquoi ?

— Ça n’est pas de l’argent qu’il faut leur donner, mais le moyen d’en gagner.

— Comment ?

– Il y a bien des façons… J’ai payé l’apprentis-