Page:Vontade - La Lueur sur la cime.pdf/145

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— Je l’ignore, car je suis allée dans une masse d’endroits ; pas les mêmes que vous sans doute !

— Savez-vous qui madame d’Audichamp attend encore ? Ah ! voilà les Moustiers ! Quelle chance ! Eux non plus, on ne les voit pas. Est-ce que vous vous cachez ensemble ! Jacqueline est incroyablement en beauté, cette saison. Regardez comme ça lui va bien, ce velours noir ; elle a l’air d’une opale. Moustiers a bien tort de la tromper comme il le fait : ça finira par lui jouer un mauvais tour. Elle n’a guère le type d’une victime résignée. Mais elle ne sait pas encore, probablement ?

— Y a-t-il quelque chose à savoir ?… Ils font le meilleur ménage… Ils ne se quittent pas !

— Oui, ils sortent ensemble. Croyez-vous vraiment qu’elle n’ait aucun soupçon des fantaisies de son cher mari ?

— Elle ne m’en a jamais rien dit, et je ne suis pas au courant des fantaisies dont vous parlez.

— Comme c’est curieux ! Eh bien, ma chère, il faut qu’on vous renseigne. André a, en ce moment, une liaison avec une étrangère dont je ne vous dirai pas le nom, parce que tous ces individus qui nous écoutent iraient le crier sur les toits. On assure que la dame est assez perverse, méchante aussi, passablement jolie, quoiqu’elle ait de grandes mains et de grands pieds… Elle prétend à quelque intelligence… J’ai entendu dire par cette sorte de bavards qui veulent tout savoir et en particulier le secret des sentiments d’autrui qu’elle n’aime pas Moustiers, mais qu’elle l’a pris par haine de Jacqueline, dont les supériorités de tout genre l’exaspéraient. Je crois, du reste, que ce que