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Page:Vontade - La Lueur sur la cime.pdf/173

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— Cela suffit ! Soyez assurée que je ne suis pas de ceux qu’on a de la peine à pousser dehors.

Ils étaient dans le salon ; Marken s’éloigna. Presque au même moment, madame Marken rejoignit Jacqueline. Elle avait la figure vernie de sourires, les mains agitées et persuasives.

— Enfin, chère madame, je puis vous parler un peu ! s’écria-t-elle. Quelle longueur, ce dîner ! Et puis la conversation si ennuyeuse ! En Italie, on dit que les Français sont gais. Non, pas du tout ! Mais dans le grand monde, n’est-ce pas ?… La comtesse est aimable… tant ! Et quels beaux bijoux ! Les vôtres aussi, du reste… Mais sur vous, ça se remarque moins. J’ai vu que vous n’aviez pas du tout causé avec Étienne… Vous n’écoutiez que le professeur Barrois… Il a tant de talent ! Mais, tout de même, j’aurais voulu que vous parliez avec Étienne… Où s’est-il en allé :

— Pas très loin, je pense, dit Jacqueline, excédée.

Elle fit un pas avec la ferme intention de se débarrasser de la loquace petite Italienne. Mais madame Marken ne le lui permit pas.

– Ah ! chère madame, dit-elle en posant une main résolue sur le bras de Jacqueline. Je voulais vous demander… Quel jour recevez-vous ? J’ai déjà souvent mis des cartes chez vous ; mais, par fortune, vous étiez toujours sortie…

— Le jeudi… seulement je n’ai plus mon jour.

– Je tâcherai de vous trouver tout de même… À quelle heure ai-je chance ?

— Un peu tard. Je suis très irrégulière dans mes habitudes.