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Page:Vontade - La Lueur sur la cime.pdf/305

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demain pour Blancheroche. Ça nous fera du bien de ne pas nous voir de quelque temps.

— Quelque temps ! Non ! Nous ne nous reverrons plus jamais.

Elle marcha vers la porte.

— Léo ! Attends ! Ne t’en va pas ainsi… Ce n’est pas possible. Oublie ce que je viens de te dire ; moi aussi, j’oublierai… Vraiment, j’ai les nerfs trop tendus. Crois-tu que je n’aie rien éprouvé pendant ces heures ?… Écoute, ce n’est pas moi qui ai eu l’idée que tu aimais monsieur Hansen, c’est André ; j’ai eu tort de te le dire, mais rappelle-toi ce que tu m’as dit aussi… À quoi songes-tu ?

— Je songe qu’il y a quelque chose de cassé entre nous, et que nous nous souviendrons toujours du mal que nous venons de nous faire. Mais tu as raison, il ne faut pas nous brouiller là-dessus… Tu pars demain ? Je n’irai pas à Blancheroche comme c’était convenu ; nous nous retrouverons à l’automne, calmées… du moins, je l’espère. Au revoir. Ne pleure pas. Tu vois, je t’embrasse sans rancune… Tu feras ce que tu voudras, naturellement ; mais il me semble qu’il vaudrait mieux que ton mari ne sût pas que nous nous sommes disputées.

— Je ne lui en parlerai pas, il faudrait lui expliquer… Dis à monsieur Hansen ma pensée la plus affectueuse ; il te sera facile de lui faire comprendre que mon départ était fixé à demain matin, que je n’ai pas pu le remettre parce qu’il aurait fallu donner des raisons à mon mari…

— Oui, oui, parfaitement.

Une fois encore, elles s’embrassèrent. Lorsque