Aller au contenu

Page:Vontade - La Lueur sur la cime.pdf/340

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Mais, madame, la route est bien longue, observa Marken d’un ton de courtoise indifférence. Si vous voulez bien m’y autoriser, je reconduirai vous et monsieur Barrois… J’ai mon auto.

— Acceptons-nous, cher ami ? demanda Jacqueline à Barrois.

— Certainement, si c’est de moi que cela dépend.

— Eh bien, voilà qui est arrangé pour le mieux, dit madame d’Audichamp. Maintenant que nous sommes tranquilles sur le sort de Jacqueline, allons nous coucher. Je tombe de fatigue. Cher monsieur Marken, cette petite fête était délicieuse, beaucoup mieux ordonnée que celle des Steinweg ; la poularde à la crème… incomparable ! Je vous remercie bien de nous avoir fourni l’occasion de terminer si agréablement cette sotte journée. Maintenant on ne va plus se revoir qu’en décembre ; je pars demain ; et vous, Jacqueline ?

— … Moi aussi. J’attends du monde mercredi à Blancheroche.

— Je vous plains ! Allons, adieu. Mes souvenirs passionnés au bel André. Vous savez mes sentiments pour lui ; toute feinte serait inutile.

— Oui, merci, chère madame. Bonsoir.

Tout le monde répétait hâtivement : « Bonsoir ». On remettait les manteaux avec cette précipitation joyeuse qu’apportent les gens du monde en chaque occasion de se quitter ou de se rejoindre.

Le landau reçut les Audichamp, les Lurcelles et madame d’Arlindes, s’ébranla et disparut dans la nuit. L’automobile était devant la porte. Marken fit monter Jacqueline, lui enveloppa soigneusement les genoux