Aller au contenu

Page:Vontade - La Lueur sur la cime.pdf/397

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de quoi vous désespérez-vous ? Elle ne se cache guère des sentiments que vous lui inspireż.

— Non, ce n’est pas madame. Rudy… je n’ai pas de goût pour les chemins battus.

– Alors… madame Steinweg ?… Non… La petite Mascrée ?…

— Non, non !

– En effet, aucune d’elle ne correspond à l’idée d’impossibilité… Je ne devine pas.

— Grande amie, vous me parlez avec ce ton que je n’ai jamais oublié, et que vous aviez le jour où vous m’avez dit si rudement que j’étais un sensuel à volonté faible. Vous souvenez — vous ? C’était à Bayreuth. Comme c’est loin, ce temps là !

— Oui loin, très loin… Comme tout est différent aussi !…

— Qu’est-ce qui est différent ?

— Vous, moi, tout le monde.

— C’est vrai, vous m’avez recréé.

— Il n’y paraît guère… Vous voilà au même point où vous étiez alors avec cette Simpson… Ce n’est pas elle, au moins ?

— Mais non, voyons… Comme vous vous trompez en croyant que je suis le même qu’alors !…

— À quoi pensez-vous ? demanda mademoiselle Barozzi après un très long silence.

— À des choses que je n’ose pas vous dire. Pourtant je suis venu bien décidé à m’expliquer ; cela ne peut plus durer ainsi.

— Moi aussi, j’ai besoin de m’expliquer… Vous avez dit l’autre jour, au Petit Palais, des paroles qui m’ont inquiétée, blessée…