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XI


Tandis qu’on lui ôtait son manteau, Jacqueline regardait son mari qui devant une glace assurait sa cravate. Il avait l’air satisfait de soi et moqueur. Elle se souvint du soir où elle s’était trouvée avec Léonora, à cette même place, attendant sa voiture pour partir. Alors elle avait la tête pleine de folie parce que cet homme qui était là, si tranquille, aimait une autre femme ; elle était impatiente d’appuyer sa détresse sur le cœur vaillant de son amie, si chère et si sûre ; et l’amie, avait, elle aussi, un mensonge dans la pensée, un mauvais amour pour ce même homme, qui devait faire d’elle le jeu pervers qu’il venait de raconter.

Du dédain, de la colère, circulèrent dans tous les nerfs de Jacqueline et lui firent une figure méchante. Son énergie courbée se redressa, elle refoula le découragement que tant d’images désolantes accumulées de-