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Page:Vontade - La Lueur sur la cime.pdf/71

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— J’étais en veine de romanesque… ça arrive aux plus honnêtes gens… Je me suis diverti à vous regarder de loin sans que vous me vissiez, et à me rendre compte de la mine que vous faites dans les endroits où on s’amuse.

— Qu’avez-vous découvert ?

— Que vous étiez agitée, troublée, triste… Et aussi que vous avez des relations fort élégantes… Qui donc est la dame à cheveux couleur de miel sombre, avec laquelle vous avez causé dans un entr’acte de Siegfried, il y a deux jours, que vous avez rejointe le soir au restaurant, après avoir quitté les Hauer, et avec qui vous déjeuniez hier à l’Ermitage ?

— Vous êtes bien renseigné sur mes mouvements ! Vous me filez, à ce qu’il me semble.

— Oh ! pour me donner l’habitude. On peut avoir ça à faire un jour… Mais répondez : qui est celle dame ?

— Elle vous intéresse bien, la dame ?…

— Oui, taquine ! J’aurais pu savoir son nom, si j’avais voulu ; car Hauer connaît le monsieur tellement chic qui l’accompagne. — son mari sans doute ?… — Mais j’ai préféré attendre de vous rencontrer pour savoir qui elle est.

— Elle s’appelle Jacqueline des Moustiers, le monsieur chic est son mari, et elle aussi est une personne chic. J’ajoute, dernier renseignement après quoi je n’aurais plus rien à vous apprendre, que c’est une de mes amies d’enfance.

— Vous ne m’en aviez jamais parlé ?…

— Mais, mon bon Erik, je ne vous ai jamais parlé de moi non plus, et, jusqu’ici, ça ne vous avait pas