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Page:Vontade - La Lueur sur la cime.pdf/97

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feignent d’astreindre à un engagement identique votre activité et notre passivité ?

— C’est au mariage, je pense, que vous faites allusion en ces termes sévères et obscurs ? Prenez des haricots verts, ils ont l’air d’être moins toxiques qu’à l’ordinaire… Vous avez bien raison : le mariage est une institution absurde. Mais les spécialistes prétendent qu’il sauvegarde la famille… Quant à moi, je suis prêt à admettre tout ce que vous voudrez dans le sens contraire.

— Vous ne pensez pas que le mariage ait en soi une force spirituelle capable d’agir sur ceux qui l’ont librement contracté ? Vous n’éprouvez pas la puissance mystique dont la tradition l’a investi ? Il vous semble inadmissible qu’un acte accompli pendant des siècles par des gens qui l’ont tenu pour sacré devienne tel en effet ?

— Ma pauvre chérie ! En voilà une conversation !… Ah ! vous n’êtes pas gaie après Parsifal ! Sérieusement, tenez-vous beaucoup à ce que je réponde comme ça, tout de suite, sans avoir fait de recherches dans aucune bibliothèque, ni consulté les gens compétents ?

— Prenez courage, dit madame Simpson avec une gravité burlesque. D’abord, je vois sur la figure de Jacqueline qu’elle est décidée à tout savoir, et puis, c’est excellent pour vous d’être examiné sur cette question-là. Je suis sûre que vous n’y avez jamais tant réfléchi.

— C’est vrai… Mais, tout de même, je m’aperçois que j’ai une opinion et je vais la dire comme un gentil garçon obéissant : le mariage, Jacquelinette pleine