Page:Voragine - Légende dorée.djvu/240

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encore goûté de la mort, car nous sommes destinés à attendre la venue de l’Antéchrist, à combattre avec lui, à être tués par lui, et, le troisième jour, à être élevés dans les nuages. » Pendant qu’Enoch parlait, survint un homme qui portait une croix sur ses épaules ; et il leur dit : « J’étais un larron, et, étant crucifié près de Jésus, j’ai cru en lui, et l’ai prié de se souvenir de moi dans le royaume de son Père. Alors il m’a répondu que, aujourd’hui même, je serais avec lui dans le paradis. Et il m’a dit que si l’on refusait de me laisser entrer, le signe de cette croix suffirait à me faire ouvrir les portes. En effet, on vient de m’admettre ici, et de m’indiquer ma place sur le côté droit du paradis. » Et lorsque Carin et Leucius eurent dit cela, soudain ils se transfigurèrent, et on ne les revit plus.



LIV


SAINT SECOND, MARTYR
(30 mars)


I. Second était un vaillant soldat, en même temps qu’un admirable chevalier du Christ, pour qui il souffrit glorieusement le martyre dans la ville d’Asti ; et, aujourd’hui encore, cette ville s’honore de son souvenir et le vénère comme un saint patron. Il fut d’abord instruit dans la foi du Christ par le bienheureux Calocérus, que le préfet Sapritius avait fait enfermer dans la prison d’Asti. Or comme, un jour, ce Sapritius se préparait à sortir d’Asti pour se rendre à Tortone et pour y présider à l’exécution d’un autre prisonnier chrétien, le bienheureux Marcien, Second lui demanda de pouvoir raccompagner, soi-disant pour se distraire, mais en réalité pour voir Marcien. Et voici qu’au sortir des murs d’Asti une colombe descendit sur le casque de Second ; et