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la légende dorée

vœu au Dieu du ciel, et tu seras vainqueur ! » Et lorsque Gallican eut fait le vœu de devenir chrétien, un jeune homme, portant la croix sur l’épaule, lui apparut et lui dit : « Prends ton épée et suis-moi ! » Gallican, suivant l’ange, se précipita dans le camp ennemi, parvint jusqu’au roi des Scythes, le tua, épouvanta l’armée ennemie, et la soumit à la domination romaine. Et l’on raconte que deux chevaliers en armes lui apparurent, qui se tinrent à ses côtés jusqu’à la fin du combat. Il se convertit donc au christianisme ; et, reçu à Rome avec de grands honneurs, il demanda à Constantin de ne pas épouser sa fille, car il avait promis au Christ, de vivre désormais dans la continence. Ses deux filles, converties par Constance, étaient devenues, elles aussi, de pieuses chrétiennes. Et bientôt Gallican, renonçant à son commandement, distribua tous ses biens, et se mit à servir Dieu dans la pauvreté. Et il faisait tant de miracles que, à sa seule vue, les démons s’enfuyaient des corps des possédés. Aussi la renommée de sa sainteté se répandit-elle dans le monde entier ; et de l’Orient et de l’Occident on venait voir ce patricien, cet ancien consul, qui lavait les pieds aux pauvres qui leur versait de l’eau sur les mains, qui les servait à table, qui soignait les malades, et vivait ainsi en esclave de Dieu.

À la mort de Constantin l’empire échut à son fils Constance, qui s’était laissé corrompre par l’hérésie des ariens. Et comme le frère de Constantin avait laissé deux fils, Gallus et Julien, Constance promut Gallus au titre de César et l’envoya contre les Juifs révoltés ; mais, plus tard, il le tua. Alors Julien, craignant d’avoir le sort de son frère, entra dans un monastère, où, à force de simuler la piété, il fut ordonné lecteur ; et là le démon consulté par lui, lui apprit qu’il serait promu à l’empire Et, quelque temps après, Constance, pressé par la nécessité, éleva Julien au titre de César, et l’envoya en Gaule, où il montra une grande valeur.

À la mort de Constance, Julien, devenu empereur, ordonna que Gallican eût à sacrifier aux dieux où à s’éloigner de Rome : car il n’osait pas mettre à mort un