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LA LÉGENDE DORÉE

prosternant devant lui, et l’appelant le véritable serviteur de Dieu, ils lui racontèrent en détail ce qui s’était passé. Et lui, levant les mains au ciel, il loua Dieu, et renvoya les trois princes chez eux, après les avoir bien instruits des vérités de la foi.

VII. Lorsque le Seigneur voulut rappeler à lui saint Nicolas, celui-ci le pria de lui envoyer ses anges ; et, en voyant venir les anges, il baissa la tête et récita le psaume : In te, Domine, speravi, etc. Puis il rendit l’âme au bruit d’une musique céleste. Cela eut lieu en l’an du Seigneur 313. Il fut enseveli dans une tombe de marbre ; et de sa tête se mit à couler une source d’huile et de ses pieds une source d’eau ; aujourd’hui encore une huile sainte sort de ses membres, qui apporte la santé à bien des malades. Cette huile cessa un jour de couler : cela se produisit lorsque le successeur de saint Nicolas, qui était un homme excellent, se vit chassé de son siège par des envieux. Mais dès que l’évêque fut réinstallé sur son siège, l’huile se remit aussitôt à couler. Longtemps après, les Turcs détruisirent la ville de Myre. Et comme quarante-sept soldats de la ville de Bari passaient par là, quatre moines leur ouvrirent la tombe de saint Nicolas : ils prirent ses os, qui nageaient dans l’huile, et les transportèrent dans la ville de Bari, en l’an du Seigneur 1087.

VIII. Certain homme avait emprunté de l’argent à un Juif, en lui jurant, sur l’autel de saint Nicolas, de le lui rendre aussitôt que possible. Et comme il tardait à rendre l’argent, le Juif le lui réclama : mais l’homme lui affirma le lui avoir rendu. Il fut traîné devant le juge, qui lui enjoignit de jurer qu’il lui avait rendu l’argent. Or l’homme avait mis tout l’argent de sa dette dans un bâton creux, et, avant de jurer, il demanda au Juif de lui tenir son bâton. Après quoi il jura qu’il avait rendu son argent. Et, là-dessus, il reprit son bâton, que le Juif lui restitua sans le moindre soupçon de sa ruse. Mais voilà que le fraudeur, rentrant chez lui, s’endormit en chemin et fut écrasé par un chariot, qui brisa en même temps le bâton rempli d’or. Ce qu’apprenant, le Juif accourut :