Page:Voragine - Légende dorée.djvu/723

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autant que j’ai pu d’obéir aux ordres de Dieu. Mais je suis homme, et je ne sais pas si mes œuvres plairont au Seigneur ! » Et eux : « Tes œuvres ne sont-elles donc pas suivant Dieu ? » Et, lui : « Je ne saurai cela que quand je comparaîtrai devant Lui. Car la justice de Dieu ne peut pas être la même que celle des hommes. » Et comme ses frères voulaient continuer à l’interroger, il leur dit : « Par pitié, ne me dites plus rien, car je suis occupé ! » Et, cela dit, il rendit l’âme joyeusement. Tout cela est extrait de la Vie des Pères.




CLXXVIII


SAINT PÉLAGE, PAPE[1]


Pélage fut un pape d’une grande sainteté, qui mourut plein de bonnes œuvres, après avoir gouverné l’Église de la façon la plus louable. Nous devons ajouter que ce Pélage n’est pas celui qui fut pape immédiatement avant saint Grégoire. À saint Pélage succéda Jean III, à Jean III Benoît, à Benoît un autre Pélage, qui eut pour successeur saint Grégoire.

C’est sous le pontificat de saint Pélage que les Lombards sont arrivés en Italie ; et comme leur histoire est généralement peu connue, j’ai décidé de la résumer ici, d’après l’Histoire lombarde de l’historiographe Paul, et diverses chroniques.

Les Lombards. I. Les Lombards étaient un grand peuple germanique qui, sorti de l’île de Scandinavie, sur le rivage septentrional de l’Europe, parvint enfin, après de nombreux combats et voyages, en Pannonie, où il s’installa à demeure, n’osant pas s’avancer plus loin vers le sud. On les appela d’abord les Vinules, puis les Lombards, à


  1. C’est ici que Jacques de Voragine a placé son Histoire lombarde, qui n’est en somme, comme l’on va voir, qu’une chronique des principaux événements politiques et religieux, depuis le ve siècle jusqu’au xiiie siècle.