Page:Voragine - Légende dorée.djvu/727

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Monza le susdit oratoire, dédié à saint Jean, qu’mie vision avait, en outre, révélé à un saint homme comme le patron et le défenseur des Lombards.

Grégoire, à sa mort, eut pour successeur Savin, qui eut pour successeur Boniface III, à qui succéda Boniface IV. C’est à la prière de ce dernier que l’empereur Phocas, en l’an 660, donna à l’Église chrétienne le Panthéon de Rome. Et c’est sur les prières de Boniface III qu’il consentit à reconnaître la chaire de Rome comme la tête de toutes les Églises, titre que revendiquait, jusqu’alors, l’église de Constantinople.

Mahomet. II. C’est sous le pontificat de Boniface IV, après la mort de Phocas et sous le règne d’Héraclius, vers l’an du Seigneur 610, que le mage et faux prophète Mahomet Commença à induire en erreur les Ismaëlites ou descendants d’Agar, c’est-à-dire les Sarrasins. Et voici, d’après une histoire de cet imposteur, comment il s’y prit. Un clerc fameux, dépité de ne pouvoir obtenir de la curie romaine un honneur qu’il désirait obtenir, se réfugia outre-mer, où il fit de nombreuses dupes. Rencontrant Mahomet, il lui déclara qu’il le mettrait à la tête de son peuple. Et, d’abord, il accoutuma une colombe à venir manger des grains qu’il introduisait dans l’oreille du jeune Sarrasin : de telle sorte que la colombe, dès qu’elle apercevait Mahomet, accourait sur son épaule et mettait son bec dans son oreille. Alors le clerc susdit, ayant convoqué le peuple, lui dit que celui-là devrait être son chef que lui désignerait l’Esprit-Saint, descendant sur lui sous la forme d’une colombe. Puis il lâcha la colombe, qui vint se placer sur l’épaule de Mahomet et lui becqueta dans l’oreille. Le peuple crut que c’était le Saint-Esprit qui descendait sur lui, pour lui dicter à l’oreille la parole de Dieu. Ainsi Mahomet trompa les Sarrasins, qui, le prenant pour chef, envahirent le royaume de la Perse et tout l’empire d’Orient jusqu’à Alexandrie.

Voilà ce que raconté une chronique populaire ; mais plus vraisemblable est une autre version, que nous allons rapporter maintenant. D’après celle-ci, Mahomet, inventant lui-même des lois, feignait de les recevoir