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Page:Voragine - La Légende dorée, trad. Roze, 1902, t2.djvu/24

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ceux que nous venons de raconter. Car dans ce dernier exemple, ce sont deux hommes, dans l’autre on voit une vierge qui, tout d’abord, avait même son sexe à vaincre. Ceux-ci étaient deux amis : ceux-là ne se connaissaient point : ceux-ci se présentèrent devant un seul tyran : ceux-là devant beaucoup de tyrans et de plus cruels encore. Le premier pardonna, les seconds tuèrent. Entre les premiers, il y avait solidarité, dans les seconds la volonté était libre. Il y eut plus de prudence dans ceux-ci, parce qu’ils n’avaient qu’un but, la conservation de l’amitié, ceux-là, ne tendaient qu’à avoir la couronne du martyre. Ceux-ci combattirent pour les hommes ; ceux-là pour le Seigneur. (Saint Ambroise.)

SAINT PIERRE, MARTYR

Pierre signifie connaissant, ou déchaussant. Pierre peut encore venir de petros, ferme. Par là on comprend les trois privilèges qui distinguèrent saint Pierre : Premièrement, car il fut un prédicateur remarquable, de là la qualité de connaissant : parce qu’il posséda une connaissance parfaite des Écritures et qu’il connut dans sa prédication ce qui convenait à chacun. Secondement, il fut vierge, très pur ; ce qui le fait dire déchaussant, parce qu’il se déchaussa et se dépouilla les pieds de ses affections de tout amour mortel : de sorte qu’il fut vierge non seulement de corps mais de cœur. Troisièmement, il fut martyr glorieux du Seigneur ; d’où le nom de ferme, parce qu’il supporta constamment le martyre pour la défense de la foi.

Pierre, le nouveau martyr de l’ordre des Prêcheurs, champion distingué de la foi, fut originaire de la cité