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Page:Voragine - La Légende dorée, trad. Roze, 1902, t3.djvu/395

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t’adresse ; et ne me réponds plus d’une manière ambiguë : Nous ne désirons pas te traiter en esclave, mais en reine puissante et belle, qui triomphera dans mon empire. » La vierge dit à son tour : « Fais attention, toi-même, je t’en conjure, et décide, après un mûr et sage examen, quel est celui que je dois choisir de préférence, ou bien de quelqu’un puissant, éternel, glorieux, et beau, ou d’un autre infirme, mortel, ignoble et laid. » Alors l’empereur indigné dit : « Choisis de deux choses l’une, ou de sacrifier et de vivre, ou bien de subir les tourments les plus cruels, et de périr. » « Quels que soient les tourments que tu puisses imaginer, reprit Catherine, hâte-toi, car je désire offrir ma chair et mon sang au Christ, comme il s’est offert lui-même pour moi. Lui, c’est mon Dieu, mon amant, mon pasteur et mon unique époux. » Alors un officier conseilla à l’empereur furieux de faire préparer, dans le courant de trois jours, quatre roues garnies de scies de fer et de clous très aigus, afin que cette machine la broyât par morceaux, et que l’exemple d’une mort si cruelle effrayât le reste des chrétiens. On disposa deux roues qui devaient tourner dans un sens, en même temps que deux autres roues seraient mises en mouvement dans un sens contraire, de manière que celles de dessous devaient déchirer les chairs que les roues de dessus en venant se placer contre les premières, auraient rejetées contre celles-ci. Mais la bienheureuse vierge pria le Seigneur de briser cette machine pour la gloire de son nom et pour la conversion du peuple qui se trouvait là. Aussitôt un ange du Seigneur broya cette