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Page:Voyage à l Ile de France 1.pdf/195

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sentais la chaleur renaître, et je voyais les herbes perdre insensiblement leur verdure, jusqu'au port, où tout est sec.

Au Port-Louis de l'Ile-de-France, ce 15 août 1769.



LETTRE XVII.

VOYAGE, A PIED, AUTOUR DE L'ILE.


Un officier m'avait proposé de faire le tour de l'île à pied; mais, quelques jours avant le départ, il s'excusa: je résolus d'exécuter seul ce projet.

Je pouvais compter sur Côte, ce noir du roi, qui m'avait déjà accompagné; il était petit, suivant la signification de son nom, mais il était très-robuste. C'était un homme d'une fidélité éprouvée, parlant peu, sobre, et ne s'étonnant de rien.

J'avais acheté un esclave depuis peu, à qui j'avais donné votre nom, comme un bon augure pour lui. Il était bien fait, d'une figure intéressante, mais d'une complexion délicate; il ne parlait point français.

Je pouvais encore compter sur mon chien, pour veiller la nuit, et aller le jour à la découverte.

Comme je savais bien que je serais plus d'une fois seul, sans gîte dans les bois, je me pourvus de tout ce que je crus nécessaire pour moi et pour