Page:Voyage A L'Ile-De-France ; Tome Second.pdf/101

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Quand le désordre a été réparé, on a cherché, à multiplier les vivres. Il paraît que chez ces petits républicains, la population est fort prompte, parce que la subsistance est fort aisée. Ils vivent d'huiles et de sels volatils, dont l'air et la terre sont remplis. Pour saisir ceux qui sont dans l'air, ils ont imaginé de faire ce que font les matelots sur les vaisseaux où ils manquent d'eau douce; quand il pleut, ils étendent des voiles: de même, ils se sont empressés de déployer les feuilles comme autant de surfaces. Pour empêcher le vent d'emporter leurs tentes, ils les ont attachées sur un seul point d'appui, à l'extrémité d'une queue souple et élastique, ce qui est très-bien imaginé.

Les uns montent par le tronc avec des gouttes de liqueur, les autres redescendent par l'écorce avec les alimens superflus. Vous jugez bien que si on renverse leur ouvrage comme dans l'expérience du saule, mes architectes ne perdront pas la tête: c'est comme si vous renversiez une ruche.

LA DAME.

On pourrait expliquer cela par une sève qui monte et descend d'elle-même, et qui prend dans les conduits de l'arbre, une forme constante, comme l'or qui passe à la filière.

LE VOYAGEUR.

Si la sève formait les feuilles, elle formerait également les fleurs et les fruits. Mais dans un sauvageon enté, les fruits de l'ente sont bons,