Page:Voyage A L'Ile-De-France ; Tome Second.pdf/104

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trouvent de grands obstacles dans la terre. C'est le voisinage d'un autre arbre; ce sont des rochers; c'est, à quelques pieds de profondeur, un mauvais sol. En l'air, rien ne les arrête que la considération de leur propre sûreté. La preuve en est bien forte; c'est que les plantes qui s'accrochent vont toujours en s'allongeant sans s'arrêter. Il y a des lianes aux îles, dont il ne serait pas facile de trouver les deux bouts. Voyez jusqu'où s'élèvent les haricots qui grimpent, tandis que la féve de marais acquiert à peine trois pieds de hauteur; cependant, ces deux légumes naissent et meurent dans la même année. La fortune de ceux qui rampent paraît sûre; ceux qui s'élèvent d'eux-mêmes sont plus circonspects. Les arbres qui croissent sur les montagnes sont peu élevés: ceux de la même espèce qui viennent dans des vallons resserrés et profonds, n'ayant rien à craindre des vents, s'élèvent avec plus de hardiesse; ils sont beaucoup plus grands.

Je suis persuadé que si la tige d'un orme traversait, dans son élévation, plusieurs terrasses, ses habitans rassurés y enfonceraient des pivots et élèveraient sa tête à une hauteur prodigieuse.

LA DAME.

Vous m'assurez cela bien gratuitement. Vous devenez hardi.

LE VOYAGEUR.

J'ai vu, aux Indes, les lianes dont je vous