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peintes nous abordèrent. Elles étaient envoyées par des bourgeois qui nous invitaient à descendre chez eux pour y loger. Je descendis dans la chaloupe d'un Allemand, qui m'assura que, pour mon argent, je serais très-bien chez M. Nedling, aide-de-camp de la bourgeoisie.

En traversant la rade, je réfléchissais à l'embarras singulier où j'allais me trouver, sans habits, sans argent, sans connaissances, chez des Hollandais, à l'extrémité de l'Afrique. Mais je fus distrait de mes réflexions par un spectacle nouveau. Nous passions auprès de quantité de veaux marins, couchés sans inquiétude sur des paquets de goêmon flottant semblable à ces longues trompes avec lesquelles les bergers rappellent leurs troupeaux; des pingoins nageaient tranquillement à la portée de nos rames, les oiseaux marins venaient se reposer sur les chaloupes, et je vis même, en descendant sur le sable, deux pélicans qui jouaient avec un gros dogue, et lui prenaient la tête dans leur large bec.

Je concevais une bonne opinion d'une terre dont le rivage était hospitalier, même aux animaux.


Au Cap, ce 20 janvier 1771.