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des vents, sur des poussières que les botanistes appellent fécondantes.

LA DAME.

En vérité, monsieur, vous vous laissez aller à votre imagination. De tout ce que vous avez dit, je n’ai fait attention qu’à la forme de la fleur. Vous la croyez propre à réunir la chaleur : c’est une idée nouvelle, et qui me plaît : j’aime à croire qu’une rose est un petit réverbère.

LE VOYAGEUR.

Observez, je vous prie, que le plan des fleurs est presque toujours circulaire, de quelque forme que soit le fruit. Leurs pétales sont disposés alentour, comme des miroirs plans, sphériques, ou elliptiques, propres à réfléchir la chaleur au foyer de leurs courbes : c’est là que doit se former l’embryon qui contient la graine. Les fleurs qui donnent des graines sont simples, parce qu’il eût été inutile de mettre des miroirs derrière d’autres miroirs.

Dans les végétaux dont le suc est visqueux et plus difficile à échauffer, comme les plantes bulbeuses et aquatiques, mes petits géomètres construisent des réverbères contournés en fourneaux ; ce sont des portions de cylindre, de larges entonnoirs, ou des cloches. C’est ce que vous pouvez voir dans les lis, les tulipes, les hyacinthes, les jonquilles, les muguets, les narcisses, etc… Ceux qui travaillent dès l’hiver adoptent aussi