Page:Voyage A L'Ile-De-France ; Tome Second.pdf/120

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la traversée ne consiste que dans une chute. Le fruit tombe et va en bondissant s’arrêter à trente pas de la métropole. Remarquez que les fruits qui tombent de haut sont arrondis, et que plus ils sont élevés, plus le fruit est dur. Le gland, la faîne, la châtaigne, la noix, la pomme de pin, résistent très-bien à la violence de la secousse. N’admirez-vous pas leur précaution d’avoir songé, en s’élevant si haut, à tomber avec sûreté ?

LA DAME.

Ce serait quelquefois une leçon utile aux hommes. Mais cette manière de tomber est commune à tous les fruits…

LE VOYAGEUR.

Pardonnez-moi. Les animaux qui travaillent dans le tilleul, qui croît dans les terres humides et molles, savent bien que, s’ils avaient bâti des vaisseaux lourds, le poids les eût enfoncés dans le lieu même de leur chute. Ils ont construit des graines attachées à un long aileron. Elles tombent en pirouettant, et le vent les porte fort loin de là. Le saule, qui vient aux mêmes lieux, a des aigrettes ainsi que le roseau. L’orme a une graine placée au milieu d’une large follicule. Vous voyez qu’au moyen de ces voiles, on peut aller loin. Je suis porté à croire que l’orme est l’arbre des vallées par la construction de sa graine.

LA DAME.

Je ne suis plus étonnée de voir les cerisiers et