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que les madrépores ne donnent pas de fruits.

LE VOYAGEUR.

Cela n'est pas bien prouvé. D'ailleurs, ils vivent dans un fluide où il n'y aurait eu pour leurs fruits, ni chute ni roulement: il était donc inutile d'environner la colonie d'un corps lourd, ou d'une substance légère comme les aigrettes des graines, qui serait venue à la surface de l'eau. Il est cependant certain qu'on a observé dans leurs fleurs, un suc laiteux semblable à celui des graines de nos fruits: cette laite se répand dans la mer, comme celle des poissons.

Les élémens changent les mœurs et les arts. Un matelot et un bourgeois sont des hommes, cependant un vaisseau n'est pas fait comme une maison.

Les petits animaux qui bâtissent les plantes de l'air, vivent au milieu d'un élément qui est pour eux dans un mouvement perpétuel. Ils sont si petits, qu'un zéphyr leur semble un ouragan. Ils ont pris les plus grandes précautions pour assurer les fondemens de leurs édifices, et pour transporter leurs familles sans risques. Ils les enclosent dans des bâtimens bien couverts, afin qu'elles ne soient pas dispersées.

Ceux qui bâtissent dans la mer, vivent au milieu d'un fluide dont les parties ne s'ébranlent pas aisément: elles ne sont remuées que par flots, et par grandes masses. Les gouttes n'en sont pas