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leurs vaisseaux, l’Heureuse-Prévoyance, la Double-Sûreté, la Bonne-Navigation. On peut voir, à ces noms, qu’ils n’étaient pas grands marins : ils avaient peur.

Les Portugais et les Espagnols ont beaucoup de Saint-Antoine de Padoue, de Saint-François, etc. : ils sont dévots.

Les Anglais naviguent sur le Northum-berland< ! -— Northumberland ? —->, sur le Devonshire, sur la Ville-de-Londres ; et les Hollandais ont beaucoup de Batavia, d’Amsterdam ; ce sont des noms de villes ou de provinces : ils sont républicains.

J’ai vu des vaisseaux du roi, qui s’appelaient la Boudeuse, l’Heure du Berger, la Brune et la Blonde, etc. À la bonne heure ; ces noms-là valent bien ceux de Flore ou de Galatée ; mais pourquoi prendre pour des noms de guerre, l'Hector< ! -— include l’in italics ? —->, le Sphinx ou l’Hercule ? N’avons-nous pas le Turenne, le Condé, le Richelieu, le Sully, etc… ? Pourquoi ne formons-nous pas des escadres de nos grands hommes ? Il me semble que des noms chers à la nation en redoubleraient le courage.

On pourrait nommer nos frégates du nom de nos dames célèbres par leur beauté ou par leur esprit. J’aimerais mieux la Marquise de Sévigné, de Brionne, ou la Comtesse d’Egmont, que Thétis et toutes ses Néréides.

Mât. Voyez Hune.