Page:Voyage A L'Ile-De-France ; Tome Second.pdf/15

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C'était pour moi une distraction bien agréable qu'une société tranquille, un peuple heureux, et une terre abondante en toutes sortes de biens.

Le fils de M. Berg m'invita à venir à Constance, vignoble fameux situé à quatre lieues de là. Nous fûmes coucher à sa campagne, située derrière la montagne de la Table: il y a deux petites lieues de la ville. Nous y arrivâmes par une très-belle avenue de châtaigniers. Nous y vîmes des vignobles près d'être vendangés, des vergers, des bois de chênes, et une abondance extrême de fruits et de légumes.

Le lendemain, nous continuâmes notre route à Constance: c'est un coteau qui regarde le nord (qui est ici le côté du soleil à midi). En approchant, nous traversâmes un bois d'arbres d'argent; cet arbre ressemble à nos pins, et sa feuille à celle de nos saules. Elle est revêtue d'un duvet blanc très-éclatant.

Cette forêt paraît argentée. Lorsque les vents l'agitent et que le soleil l'éclaire, chaque feuille brille comme une lame de métal. Nous passâmes sous ces rameaux si riches et si trompeurs, pour voir des vignes moins éclatantes, mais bien plus utiles.

Une grande allée de vieux chênes nous conduisit au vignoble de Constance. On voit sur le frontispice de la maison une mauvaise peinture de la Constance, grande fille assez laide, qui s'appuie sur une colonne. Je croyais que c'était une figure allégorique de la vertu hollandaise: