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exposition, à un quart de lieue de là, dans un endroit appelé le Bas-Constance: il y a dégénéré. J'en ai goûté. Le prix, ainsi que le goût, en est très-inférieur, on ne le vend que 12 piastres l'alverame; des fripons du Cap en attrapent quelquefois les étrangers.

Auprès du vignoble est un jardin immense; j'y vis la plupart de nos arbres fruitiers en haies et en charmilles, chargés de fruits. Ces fruits sont un peu inférieurs aux nôtres, quant au goût, excepté le raisin que je préférerais. Les oliviers ne s'y plaisent pas.

Nous trouvâmes au retour de la promenade un ample déjeûner, l'hôtesse nous combla d'amitiés; elle descendait d'un Français réfugié; elle paraissait ravie de voir un homme de son pays. Le mari et la femme me montrèrent devant la maison un gros chêne creux, dans lequel ils dînaient quelquefois. Ils étaient unis comme Philémon et Baucis, et ils paraissaient aussi heureux, si ce n'est que le mari avait la goutte, et que la femme pleurait quand on parlait de la France.

Depuis Constance jusqu'au Cap, on voyage dans une plaine inculte couverte d'arbrisseaux et de plantes. Nous nous arrêtâmes à Neuhausen, jardin de la Compagnie, distribué comme celui de la ville, mais plus fertile. Toute cette partie n'est pas exposée au vent comme le territoire du Cap, où il élève tant de poussière, que la plupart des maisons ont de doubles châssis aux fe-