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MOI.

Si jamais vous entreprenez des feuilles périodiques, faites-les dignes d'une âme généreuse, et des hautes destinées où s'élève la France. Encouragez, à leur naissance, les talens timides, en vous rappelant les faibles débuts de Corneille, de Racine et de Fontenelle. Préparez au siècle nouveau des artistes, des poètes, des historiens. Ce n'est point de héros qu'il manque, c'est d'écrivains capables de les célébrer. N'insérez dans vos feuilles que ce qui méritera les souvenirs de la postérité. Mettez-y les découvertes du génie, et les actes de vertu en tout genre. Ne craignez pas que vos jeunes talens fléchissent sous de si nobles fardeaux: ils n'en prendront qu'un vol plus assuré; et la reconnaissance des races futures suffira pour les rendre illustres. Vos feuilles deviendront pour la France ce que sont depuis tant de siècles pour la Chine les annales de son empire.

En parcourant cette carrière, que vous indique l'amour de la patrie, étendez de temps en temps vos regards sur les autres parties du monde: votre journal renfermera un jour les archives du genre humain.

Mon jeune ami se leva, me serra la main, et se retira plein d'émotion.


FIN DU TOME SECOND.